Bayrou et Mélenchon, victimes de Hollande ?
Si j’étais français et si j’étais électeur Modem ou Front de Gauche, je crois que je serais fâché, peut-être même très fâché, par l’attitude ingrate et osons le mot dédaigneuse démontrée par le clan du nouveau Président François Hollande.
Car, pour des motivations très différentes mais avec un résultat identique, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon ont soutenu au deuxième tour la candidature de l’imperturbable favori des sondages.
S’il en a toujours été ainsi à gauche et que le nouveau tribun populiste rouge n’a donc fait que se conformer à la tradition de son camp, devait-il pour autant se voir opposer un adversaire rose dans son combat contre l’autre front ?
Quant à François Bayrou dont le «ralliement» à la gauche a meurtri beaucoup de ses électeurs, où est l’intelligence politique de la nouvelle majorité (Pour le moment présidentielle uniquement), pour ne pas dire l’élégance (Dixit Laurent Fabius à propos de cette affaire : «En politique, il n’est pas interdit d’être élégant») ?
Je m’étonne qu’un homme d’appareil comme François Hollande, moqué par certains pour son goût du compromis et de la synthèse, n’ait pas imposé le retrait des candidats PS au profit de Jean-Luc Mélenchon qui mène un combat contre le Front National qui, sur le papier, fait l’unanimité à gauche et bien entendu à la gauche de la gauche, et de François Bayrou dont le centrisme revendiqué pourrait opportunément ouvrir l’horizon de cette nouvelle majorité.
Car, en cas de défaite aux législatives, le ou les candidats battus porteront témoignage, même en gardant le silence, d’un sectarisme aveugle des socialistes et du retour d’une morgue rose dont Laurent Fabius avait donné un parfait exemple dans son débat contre Jacques Chirac en octobre 1985.
Rappelez-vous, accompagnant ses propos d’un geste de la main méprisant, il avait pensé reprendre l’avantage en lançant : «Vous parlez au Premier Ministre de la France» et avait surtout démontré que la fonction ne fait pas l’homme, il faut y adjoindre une épaisseur personnelle.
Pour les nostalgiques, vous pourrez revoir cette scène culte en cliquant ici
Conclusion, les socialistes sont de retour au pouvoir, ils sont normaux, ils viennent de le prouver en mettant en pleine lumière leurs œillères dans les «affaires» Bayrou et Mélenchon, décidément l’indécrottable nature humaine dépasse les couleurs politiques…
Bonne journée à tous